Auditorium du Musée des beaux-arts, Place du Général de Gaulle, Dunkerque.
Membres ou non de l’Association Convivialité en Flandre, nos conférences vous sont ouvertes dans le cadre de notre partenariat avec la Ville et les musées de Dunkerque. Le tarif plein est de 6 € ; le tarif réduit est de 3 € pour les membres de l’Association. l’accès est gratuit pour les scolaires, étudiants et demandeurs d’emploi. Nous acceptons les " Passeports Senior ".
Dans le cadre de cette donation, la Ville de Dunkerque a reçu un ensemble constitué de quinze pièces (peintures, sculptures et
antisculptures, dessins, estampes). S’ajoutant aux deux œuvres déjà conservées au LAAC (une sérigraphie et une huile sur carton),
cet ensemble cohérent illustre les différentes étapes de la démarche artistique de Dewasne, de 1953 aux années 1990. Toute sa vie, il privilégia les formes simples aux couleurs vives, agencées selon des rythmes complexes et sous forme d’aplats de couleurs, en dehors de toute référence au réel et de toute illusion de la troisième dimension.
L’art de Dewasne rivalise avec les techniques du monde de l’industrie qui le fascine, entrant ainsi en résonance directe avec notre territoire profondément marqué par la sidérurgie.
Jean-Paul Deremble
Jean-Paul Deremble est maître de conférences en Histoire de l’art à Lille 3. Il mène des recherches sur les rapports de l’art et du spirituel, sur les commandes artistiques, publiques, ecclésiales et privées, d’hier et d’aujourd’hui, sur le sens des œuvres d’art comme processus d’une rencontre socialisée.
Vous appréciez chaque fois la qualité de ses communications comme sa conférence d’octobre 2012 sur le partage de l’expérience artistique ou celle de décembre 2013 à propos des enjeux de Conques.
L’art, chemin vers l’autre, ou la question de l’altérité : c’est le thème choisi par Convivialité en Flandre cette saison.
Cette thématique est aussi au cœur des recherches de l’historien d’art médiéval Jean-Paul Deremble qui a accepté de nous parler de ce chemin d’altérité dans la peinture et devant la peinture.
La création artistique tente d’établir un lien entre deux mondes, celui des réalités invisibles et celui des réalités visibles. L’art naît d’une expérience de l’altérité au croisement d’un double désir, celui de voir et celui d’explorer l’inconnu. Ce qui est montré dans l’œuvre est l’indice de ce qu’on ne peut pas voir immédiatement, tandis que cette tension vers l’invisible s’exprime par une inspiration qui tire l’artiste hors des chemins battus du déjà connu, du côté de la création.
Voir un chef d’œuvre suppose de rentrer dans cette dynamique de l’altérité pour ne pas en rester à ce qui est perçu spontanément mais bien pour se laisser entraîner dans ce monde autre que l’artiste révèle par son génie, c’est à dire en laissant agir l’inspiration en lui.
Finalement le piège à éviter est celui du miroir narcissique qui nous limite à voir dans l’œuvre d’art ce que nous connaissons déjà, ce qui nous ressemble, ce qui nous rassure.
L’aventure inhérente à l’art est dans le dépaysement, dans le questionnement, dans la prise en compte de l’inédit, dans cette expérience fondamentale de l’altérité, tellement salutaire.