Lundi 10 octobre 2022

Peintre et décorateur, issu d’une famille de peintres, Paul Charlemagne est une figure importante du néo-réalisme de l’entre-deux-guerres. Il est élevé dans un milieu culturel passionné de théâtre et de musique. Après une formation par son père, il poursuit son apprentissage dans l’atelier de Marcel Jambon où de multiples rencontres l’ouvrent à la modernité et élargissent son univers plastique.
Les années 30 voient l’apogée d’une carrière brillante : achats d’œuvres par l’État, expositions officielles à l’étranger. Touché par la crise économique, il se tourne vers la décoration pour les grands théâtres parisiens et la manufacture de Sèvres, l’illustration, la création de tapisseries et d’affiches. Il sera professeur aux Arts Décoratifs pendant 30 ans.

À la fois réaliste et lyrique, sa peinture mélancolique est puissante et profondément originale :
construction rigoureuse, palette riche et profonde, rouges, bleus, subtilement agencés, noirs profonds. Les thèmes en sont variés, de la nature morte aux paysages, mais surtout des portraits de femmes de tous milieux.

« Il y a chez Charlemagne une âpreté, un besoin de grandeur, une amertume romantique [...] que ces tonalités pathétiques expriment à merveille ».
Louis Vauxcelles Carnet de la semaine 1928.

L’exposition présente une soixantaine d’œuvres couvrant les vingt premières années de sa production. Il s’agit de la première exposition consacrée par un musée à cet artiste.