À 16h30, avant la conférence, visite guidée du troisième volet de l’exposition Retours de mer au musée des beaux-arts de Dunkerque.
- Victor Vanoosten
Victor Vanoosten
Diplômé de l’Université Paris X – Nanterre et de l’École du Louvre, Victor Vanoosten a d’abord étudié l’histoire des collections d’œuvres d’art à l’époque romaine.
Suite à sa rencontre avec Gilbert Delaine, il est commissaire adjoint en 2013 de l’exposition Cobra, sous le regard d’un passionné au LAAC de Dunkerque. En 2014, il est commissaire de l’exposition L’aventure d’une passion, Gilbert Delaine, un homme, un musée. Il est actuellement chargé de mission au sein des musées de Dunkerque.
Vous aviez apprécié l’an dernier sa conférence sur le temple grec.
- Kylix du Ve siècle, un guerrier perse et un hoplite grec
- Combat entre un guerrier perse et un hoplite grec, scène peinte sur un kylix vers 480 avant J.-C., Musée archéologique national d’Athènes
Convivialité en Flandre stimule notre perception par une nouvelle thématique : L’art, chemin vers l’autre, ou la question de l’altérité.
Pour les Grecs de l’Antiquité, l’autre est un barbare, un étranger qui ne parle pas leur langue et n’appartient pas à leur culture. Les représentations de l’étranger permettent aux Grecs de construire leur propre identité qu’ils considèrent comme l’expression de la civilisation.
La présence dans les cités d’étrangers venus du bassin méditerranéen a favorisé les échanges culturels et artistiques qui ont accompagné les grandes innovations de l’art grec.
- Relief de la frise sud du temple d’Athéna Niké d’Athènes, British Museum
- Relief de la frise sud du temple d’Athéna Niké d’Athènes représentant un combat entre Athéniens et Perses vers 430-425
Définir cet art dans son rapport aux autres cultures amènera aussi à considérer l’évolution de la connaissance de l’art antique au fil du temps : au XIXe siècle, la découverte des vestiges de la sculpture archaïque révèle l’image d’une autre Grèce d’une nature plus authentique qui bouleverse la conception classique de l’art grec. Dès lors, les copies romaines inspirées de la statuaire grecque n’apparaissent plus comme les véritables témoignages de l’art des sculpteurs grecs.
- Le Parthénon, Athènes, photo Andrew Baldwin
- Gaulois blessé, sculpture romaine d’époque impériale, Ier ou IIe siècle, Musée du Louvre
Même si de nombreuses sculptures grecques ne nous sont connues qu’à travers ces copies, nous savons désormais qu’elles sont une réinvention stylistique de l’art grec au service d’une autre vision et d’une autre signification proprement romaine.