Fruit de plusieurs années de recherches menées grâce au soutien de la Fondation Dina Vierny, cette exposition propose une lecture renouvelée de Maillol : celle d’un travailleur probe et acharné, qui fait, défait, refait et bâtit un grand œuvre à partir d’un corpus réduit de formes. L’exposition dévoile ce processus créateur, parfois interprété à tort comme la répétition continuelle d’un même idéal féminin, alors que les recherches formelles uniques de Maillol se déclinent dans un perpétuel renouvellement.
Maillol dégage des masses et construit ses compositions, guidé par les possibilités infinies de la nature, avec un sens aigu de la synthèse et de l’environnement. Il délaisse le sujet, l’accident, au profit de l’essence.
Cette rétrospective souligne le rôle joué par Maillol dans le panorama de la sculpture de la première moitié du XXe siècle : face à l’expressionisme de Rodin, il incarne les valeurs de clarté et d’équilibre des formes qui font de lui l’aboutissement de la grande tradition classique.
Grâce à des prêts exceptionnels, le travail de Maillol est présenté dans toute sa variété : principalement sculptures, mais aussi peintures, céramiques, broderies et objets d’art décoratif, ainsi que dessins et gravures. Si l’exposition déroule l’ensemble de sa carrière, elle développe en particulier la période des débuts, au cours de laquelle Maillol découvre sa véritable vocation et s’affirme comme sculpteur.
Son parcours artistique est en effet loin d’être linéaire. Après avoir commencé à se faire connaître comme peintre au Salon de 1890, il se tourne vers la tapisserie qu’il ambitionne de rénover. Regardant Gauguin et Puvis de Chavannes mais aussi l’Art nouveau, il tisse des liens étroits avec les Nabis qu’il rencontre à la fin de 1894 et se lie durablement avec Maurice Denis ou Édouard Vuillard. Se révèle alors un artiste épris d’expérimentations et de transpositions, autour du motif de la Femme à la vague notamment, dans une démarche artisanale qui constitue durablement le ferment de son art.
Maillol aborde la sculpture vers 1895 seulement avec de petites œuvres sur bois.
La première figure ambitieuse de Maillol, Méditerranée, apparaît au Salon d’automne de 1905 comme le manifeste d’un « retour à l’ordre » : proscrivant toute recherche d’expression, l’artiste instaure un nouveau classicisme et inscrit des corps presque exclusivement féminins, à l’anatomie charpentée et sensuelle, dans des formes géométriques simples relevant d’un art calme et apaisé.
Confronté aux variations autour du Monument à Cézanne, le groupe des Nymphes de la prairie et la Montagne, commandé pour l’exposition de 1937, conclut de manière grandiose ce parcours singulier.
Cette exposition a été présentée à Paris au musée d’Orsay du 11 avril au 28 août 2022 et au Kunsthaus de Zurich du 23 septembre2022 au 22 janvier 2023.
Texte issu de la présentation officielle de l’exposition.
La Manufacture, rénovée en 2014,expose des métiers à tisser allant de modèles actionnés à la main qu’on utilisait à la maison au Moyen-Age , aux machines perfectionnées et assistées par ordinateur d’aujourd’hui. Le bruit des machines actionnées sous nos yeux nous plongent dans l’univers des usines textiles. Toutes les grandes innovations techniques et sociales qui ont révolutionné le tissage nous sont présentées. Au delà des usines et des machines , ce sont d’abord des histoires d’hommes et de femmes et les conditions de vie et de travail des ouvriers du textile que la Manufacture invite à découvrir, pour mieux comprendre l’histoire du textile de toute la métropole.